Parent d’ado: Quel est votre profil ?
Rappelez-vous …
Il n’y a pas si longtemps que ça…
Sa naissance, l’arrivée à la maison de ce petit être fragile. Des besoins, des désirs, il en avait déjà, en pagaille. Et bien sûr, il comptait sur vous pour les satisfaire, dans la minute.
À l’époque, il les communiquait en pleurant, ou en criant, aujourd’hui, sa façon de communiquer s’apparente plus aux râles et aux grognements qu’à de joyeux gazouillis.
L’oisillon est en pleine métamorphose et un jour il quittera le nid.
C’est dans l’ordre des choses…
Vous aussi êtes en pleine métamorphose.
Vous êtes désormais un parent d’ado. Deuxième étape … la première n’était déjà pas si facile.
Certes, quelques années ont passé, et peut-être n’en êtes-vous pas à votre première fois (vous avez déjà endossé ce rôle avec vos autres enfants, si vous en avez plusieurs…).
Mais vous le savez chaque enfant est diffèrent.
Et il se peut que vous continuiez à vous poser les mêmes questions.
Que vous ayez les mêmes interrogations.
Est-ce que j’ai fait ce qu’il faut ? Suis-je un bon parent ? Une bonne mère ? Ou un bon père ?
Mais être un bon parent, ça veut dire quoi ?
Nous avons sans doute chacun notre propre définition.
Et elle dépend de nombreux facteurs. Que nous en soyons conscients ou non, nous sommes influencés par notre propre éducation, par l’environnement dans lequel nous avons grandi, notre place dans la fratrie, le milieu social, les origines de notre famille... Et même si nous jurons ne pas vouloir « reproduire le schéma parental » (j’aime bien utiliser cette expression quand je veux taquiner mon mari 😉) nous ne pouvons pas nous défaire si facilement que ça du poids de notre héritage.
Que nous voulions nous opposer à l’éducation que nous avons reçue ou y être fidèles, la première chose à faire est justement d’en prendre conscience.
Quelles valeurs m’ont été transmises ? Quelles sont celles que je veux moi-même transmettre à mes enfants ? Le respect de l’autre ? Le respect des lois ? L’autonomie ? La liberté ? Ou bien La discipline ? Ou encore la créativité ? La tolérance ? Le libre arbitre ? Et bien d’autres encore ?
Essayez de prendre quelques minutes pour y réfléchir.
Comparer vos attentes et vos exigences envers vos enfants à celles de vos propres parents ou de ceux qui vous ont élevé et éduqué.
Ce n’est qu’en ayant fait ce travail de prise de conscience que vous arrivez à construire votre propre mode d’éducation, à être un parent qui ne vacille pas entre plusieurs approches. Un parent cohérent, qui assume ses positions, mais est assez souple pour lui-même se remettre en question quand cela est nécessaire.
N’ayez pas peur de replonger dans votre enfance, ou votre adolescence
Si cette seule évocation fait resurgir des sentiments désagréables, des rancœurs, des reproches, alors cela signifie que vous n’avez pas fait la paix avec votre propre passé. Peut-être est-ce votre enfant blessé ou frustré qui domine encore certains de vos comportements, ou de vos réactions.
Vos enfants et vos ados ne sont pas là pour écrire la fin de votre “histoire inachevée”. Ils sont là pour que – outre l’amour que vous leur apportez – vous les aidiez à se lancer dans la vie en ayant à leur disposition les outils, les armes nécessaires.
Et ces armes sont entre autres, la confiance en soi, l’autonomie, et une bonne et saine gestion de leurs émotions.
Aucun parent ne se demande comment il pourrait faire pour rater l’éducation de ses enfants. Et pourtant…
C’est parfois ce que l’on se dit quand on doute, quand on est confronté aux mots ou maux de nos ados…
“Aurais-je raté quelque chose ? Ah si j’avais su… Je regrette tant de ne pas…”
On culpabilise.
Mais comme pour tout, le parent parfait n’existe pas.
Alors, vous… quel parent êtes-vous ?
Ou plutôt quel parent d’ado êtes-vous devenu ?
La liste ci-dessous pourra vous aider à vous positionner.
Sachant aussi qu’un certain type d’éducation engendrera un certain comportement chez l’ado (sans faire de généralisation, bien sûr).
Outre le parent négligent qui se montre peu chaleureux et exerçant pour x raisons un très faible contrôle sur l’enfant/ado, il existe trois modes éducatifs qui peuvent se montrer contreproductifs.
Le parent d’ado autoritaire.
Pour ce parent, il y a des règles et il faut les respecter. Sans doute a-t-il eu recours à la punition (privation par exemple) quand son ado était enfant, mais désormais c’est plus difficile. Les conflits sont courants, car l’ado est en pleine quête d’autonomie. Lui donner des ordres est considéré comme une agression.
Il se peut aussi que, pour avoir la paix ou rester loyal envers son père ou sa mère, il obéisse et ne pose aucun souci… Mais attention aux risques plus tard. Si l’ado est trop « soumis », il peut devenir anxieux, introverti, voire dépressif, ou il peut, inversement, entrer en conflit et vouloir prendre le large le plus tôt possible.
Un conseil si vous vous reconnaissez dans ce profil : Votre ado est un adulte en devenir. Redéfinissez avec lui les règles incontournables (en relation avec la vie de famille, le quotidien et son hygiène de vie.) Et apprenez à négocier plutôt qu’imposer. Vous en sortirez tous les deux gagnants !
Le parent d’ado permissif.
Les désirs de votre enfant : c’est ce qui est le plus important… quitte parfois à les confondre avec ses besoins (l’heure du coucher, l’alimentation, en sont une illustration.) L’intention de départ est bonne. Cependant, donner trop de liberté peut être très insécurisant pour l’enfant devenant ado qui justement a besoin d’un cadre.
Ce genre d’éducation peut être contre productive. On croit l’aider à s’épanouir en lui évitant toute frustration… plus tard, lorsqu’il sera hors du cocon familial, confronté à la réalité, il risque de tomber de haut. La frustration est inhérente à tout processus d’apprentissage.
Les ados qui ont reçu cette éducation sont parfois plus créatifs, mais ils persévèrent moins dans les tâches difficiles. Et manquent parfois de maturité. Il est aussi difficile pour eux de se plier aux règles imposées par le système éducatif . Ils peuvent par exemple ne pas respecter les horaires, être absents à des devoirs, ou parfois décrocher.
Le parent d’ado affectif/permissif
Vous êtes très sensible et projetez beaucoup sur votre enfant. Vous ne supportez pas qu’il souffre. Bien sûr, vous l’aidez à développer ses passions, sa créativité, mais attention à ne pas aller trop au-devant de ses désirs, car il n’aurait plus confiance en ses capacités. Ce qui à l’adolescence peut se traduire par l’angoisse de l’avenir ou de l’échec.
Les épreuves sont fondatrices. Il ne faut pas se poser sans arrêt la question de savoir si telle ou telle chose va lui plaire. Et surtout, il faut valoriser le travail, le goût de l’effort, car cela risque d’être délicat pour le passage à l’orientation. Vivre trop d’émotions avec son enfant freine son émancipation.
Quels seraient alors les profils les plus adaptés ? Celui qui peut faire de nous de « bons » parents ?
Le parent d’ado démocratique.
Il a fixé des règles, mais tient aussi compte des désirs de son enfant. C’est un parent qui a plus recours à la sanction (qui responsabilise) qu’à la punition (qui humilie).
Il discute avec son ado et l’encourage dans ses efforts. C’est un parent qui aide à avoir confiance en lui sans le complimenter à tout-va ou lui reprocher sans cesse ce qui ne va pas. Il ajuste les responsabilités qu’il lui donne en fonction de son âge.
Le parent d’ado bienveillant.
Il sait gérer ses émotions ou du moins essaie, et a une écoute active. Il a fixé des règles comme le parent démocratique, mais est plus dans l’écoute que le débat. Ayant conscience qu’il n’est pas parfait, il considère son ado comme un adulte en devenir qui a encore besoin de son aide.
Il ne se projette pas ou ne projette pas ses désirs sur son ado. Quand il y a conflit, il sait faire preuve d’écoute, mais pas seulement, il sait aussi faire preuve de fermeté si nécessaire. C’est un parent curieux et qui a su transcender ses propres schémas d’éducation. Un parent qui a un état d’esprit non rigide.
Pour résumer, être un bon parent d’ado c’est :
- Avoir conscience que l’on ne peut plus agir avec lui comme avec un enfant.
- Et donc savoir adapter son propre comportement et son style éducatif si besoin.
- Ne plus être le pilote, mais devenir le copilote.
- Se montrer disponible tout en lui laissant un espace pour souffler.
- Ne pas se montrer trop distant, car même si les copains et copines sont sa priorité vous êtes encore son pilier. (Si, si).
- Se montrer ferme quand il s’agit de faire respecter certaines règles et ne pas hésiter ou en changer régulièrement.
- Apprendre à gérer ses propres émotions avant de lui reprocher de ne pas gérer les siennes…
- Communiquer et négocier pour rester connecté. Être en lien avec son ado, même en tant de crise, est primordial.
- Rester toujours dans son rôle d’adulte et de parent. Ne pas se projeter. Essayez de ne pas prendre les choses personnellement.
Et surtout…
Dans les moments difficiles, se dire que ce n’est qu’une étape, une transition délicate, mais nécessaire.
Vous l’avez compris, vous-même pouvez être le changement que vous voudriez voir chez votre ado.
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