Cerveau et apprentissage : 3 neuromythes
“On utilise que 10% de notre cerveau” aurait dit le grand EINSTEIN .
Question cerveau et apprentissage, cette croyance est peut-être la plus répandue.
Mais avant de répondre…une question :
Qu’est-ce qu’un neuromythe ?
Un neuromythe est une fausse croyance trouvant son origine dans des observations faites hâtivement par des pseudos scientifiques.
Voici 3 mythes très répandus sur le cerveau… et qui pourtant sont FAUX !
1. On utilise que 10 % de notre cerveau
FAUX
Une croyance qui a la vie dure. Pour certains cela voudrait dire que nous n’utilisons pas toute notre capacité cérébrale et que 90% de notre cerveau se la joue Belle au bois dormant, attendant d’être réveillé.
Or, nous utilisons tous les neurones de notre cerveau !
Par contre toutes les zones de notre cerveau ne sont pas en activité toutes à la fois.
Cette phrase attribuée à Einstein (mais est-ce vrai ?) est donc une fausse croyance.
Le fonctionnement du cerveau est bien plus complexe que cela.
Cette croyance peut cependant rassurer ceux et celles qui veulent justifier un certain manque d’efficacité cérébrale.
Et c’est aussi un argument de poids pour tous ceux et celles qui croient aux pouvoirs surnaturels de l’esprit.
2. Il y a un cerveau gauche pour les matheux et un cerveau droit, plus émotionnel.
FAUX
Ce neuromythe est très répandu même chez les spécialistes de l’apprentissage.
Le cerveau a effectivement deux hémisphères, mais aucun n’est prépondérant, ils sont interconnectés. Cette classification est donc fausse. On ne peut parler ainsi que de compétences plus ou moins développées, de chemins neuronaux plus ou moins fréquentés.
3. Il y a des visuels, auditifs, kinesthésiques…et il faut en tenir compte pour les aider à progresser.
FAUX
Encore une croyance très populaire qui risque de perdurer tant elle est ancrée dans les mentalités.
Quand j’ai fait ma formation de coaching scolaire, j’ai eu droit à tout un chapitre à ce sujet… et j’y croyais.
Puis je me suis renseignée.
En fait, aucune étude vraiment objective et sérieuse n’a été faite.
Rien ne permet d’affirmer que classer les élèves dans ces trois catégories permettrait de favoriser leur apprentissage.
Cette théorie se base sur les préférences des élèves et non les performances, c’est là l’ambiguïté.
Le danger de cette théorie est aussi de stigmatiser les élèves dit kinesthésiques, en effet il semblerait qu’ils soient les moins adaptés au système scolaire…
Il est alors rassurant aussi pour les parents de trouver une explication à cette inadaptation et pour l’élève de se conforter dans l’idée qu’il n’a presque pas de pouvoir sur ses difficultés car il est “ainsi fait”.
L’essentiel est de stimuler tous les sens (car c’est de cela dont il s’agit) afin d’OPTIMISER la façon d’apprendre.
Classer les élèves et essayer d’adapter les pédagogies en fonction de ces classifications est un obstacle au développement de leur potentiel.
Conclusion: Il est humain de vouloir classer et catégoriser, cela rassure.
Mais il est important d’être au courant des études sérieuses qui sont faites, surtout en ce qui concerne le fonctionnement d’un organe aussi essentiel à l’apprentissage.
Vous connaissez quelqu’un qui pense n’ utiliser que 10 % de son cerveau ? :))
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Sources
:Les neurosciences cognitives dans la classe: ESF sciences humaines,
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Marie-Pierre Mas, e.coache scolaire et d’orientation.