Aider et accompagner son ado dans ses choix d’orientation.

Comment aider et accompagner son ado dans ses choix d’orientation dans une période d’incertitude et de crise ? 

S’orienter, c’est faire des choix, tenter de se projeter.

Essayer d’atteindre la cible… même si la flèche rate un peu le centre.

Pas facile pour nos collégiens et lycéens qui sont en train de vivre ce que nous, parents, n’avons jamais vécu.

Le premier semestre est passé, tant bien que mal. Il est temps pour les élèves de troisième, seconde et terminale de faire des choix d’orientation.

Il est temps pour eux d’être acteurs et actrices de leur ORIENTATION.

Les parents ont évidemment un rôle à jouer, et il est important.

À la fin de cet article, je vous donne 8 clés pour accompagner votre ado dans son parcours d’orientation. 

Quelle aide pour s’orienter ?

On pourrait voir le parcours d’orientation comme un jeu de tir à l’arc en trois manches. Un parcours qui commence à la fin du collège.

Bien sûr les professeurs et l’équipe éducative sont là pour guider la main du jeune, la diriger, ainsi que les psyEN. Ces derniers font en effet désormais office de conseillers d’orientation. Cette appellation n’existant plus au sein de l’ Éducation nationale.Tous sont là pour les guider, les accompagner.

Notons cependant qu’il y a en moyenne un psyEN pour 1500 élèves… je n’irai pas plus loin dans la remarque.

C’est avec eux que l’on peut prendre rendez-vous et c’est avec les professeurs principaux que l’on peut discuter.

Les professeurs et toute l’équipe éducative sont les mieux placés pour connaître le profil scolaire des jeunes.

D’ailleurs plus de la moitié des élèves comptent en général sur eux pour les aider.

Notons aussi que l’ Éducation nationale française a fait beaucoup d’efforts pour aider les jeunes et les parents dans les choix d’orientation. Même si les parents peuvent parfois se sentir impuissants ou pas forcément compétents, il est possible d’être bien informé afin de choisir en connaissance de cause.

L’orientation au collège et lycée, un parcours en 3 étapes

L’orientation en Troisième

La troisième est une première étape. Elle marque la fin des études au collège et aussi finalement la fin de l’enfance.

C’est, à mon sens, un facteur qui n’est pas assez pris en compte. Un jeune peut être dans un refus de choisir car il ne se sent pas prêt à passer de l’autre côté. Et l’autre côté, c’est plus de décisions à prendre, plus de responsabilités… Il faut bien l’avouer, parfois, rester enfant comporte bien des avantages.

Les élèves de troisième doivent pourtant soumettre leurs choix pour intégrer un lycée général ou une voix technologique, pro ou agricole.

Le stage de troisième

Les enseignements de collège révèlent souvent de l’abstrait pour bon nombre d’élèves et, passage à l’adolescence oblige, certains ont vite fait de ne plus trouver un sens à leurs études et de baisser les bras.

C’est pourquoi le stage de troisième peut être un bon moyen pour les remotiver,leur changer les idées. Pour les ancrer dans une réalité professionnelle qui leur permettra de SORTIR de l’ambiance scolaire dans laquelle ils sont parfois trop accompagnés.

Le stage de troisième est une façon d’entrer dans le concret. C’est pour cette raison qu’il doit être choisi en fonction aussi des désirs de l’ado et pas forcément en fonction du réseau des parents ou des avantages pratiques.

Personnellement, je pense que ce stage doit être une façon pour le jeune de commencer à sortir de sa zone de confort, une manière de prendre certains risques. Quand c’est possible, et si on a confiance en l’encadrant, l’idéal est de faire une semaine de coupure avec le milieu familial.

Vivre loin de ses parents une semaine dans un contexte différent ne peut être que bénéfique. Si cela est possible…

Pièges à éviter en tant que parent :
  • Ne pas avoir une vue réaliste de son ado et de ses aptitudes. Ses résultats lui permettent-ils d’aspirer à une seconde générale ?
  • Considérer la seconde générale comme un moyen de reculer… avant de faire ses choix.  Il ne sait pas quoi faire ? Envoyons-le en seconde générale… est le discours que l’on entend parfois. Les élèves qui ont de bons résultats peuvent se permettre le privilège du non choix immédiat en troisième. Mais pour les autres, c’est là le paradoxe, ils ont une marge plus serrée, et donc une plus grande pression. 
  • Ne parler de l’orientation que lorsqu’on demande de faire des choix… la troisième, ce n’est pas que le brevet. On peut en parler dès la rentrée, justement pour donner une motivation.
  • Voir d’autres conseils précieux en fin d’article.

L’orientation en Seconde

La seconde, deuxième étape, le choix des spécialités.

Une autre étape importante puisque le jeune va commencer à se projeter vers l’après bac.

S’il a choisi la voie générale, il a sans doute compris qu’il s’engage à faire des études supérieures, qu’elles soient courtes ou longues.

Après l’adaptation des premiers mois en seconde, voilà qu’on lui demande de réfléchir et d’anticiper, pas facile dans un contexte de grande incertitude.

Comment faire son choix de spécialités ?

Si le projet est précis, bien sûr cela est plus facile, car il suffit de se renseigner pour savoir quelles seront les matières les plus en adéquation avec la filière et les études choisies, qu’elles soient courtes ou longues.

À l’inverse, le choix de spécialité peut être un casse tête pour un jeune qui ne sait pas trop quoi faire après le bac. Les choix sont plus difficiles.

Mais le fait que l’on puisse abandonner une spécialité en cours de route peut être aussi un avantage pour les jeunes qui ne sont pas certains de tenir sur la longueur avec des résultats convenables. Essayer n’est pas forcément adopter.

Par contre, il ne faut pas se mentir, les mathématiques seront toujours indispensables pour l’ accès à certaines filières. Et il ne vaut mieux pas les abandonner en première, pour ne pas trop prendre de retard, ou pour être sûr de voir son dossier accepté.

En tout cas, il faut aussi prendre en compte l’intérêt du jeune pour la matière et ce, en passant parfois outre le relationnel avec le prof qui l’enseigne. Mais à cet âge-là, on commence à faire la différence entre le prof et sa matière, signe d’une certaine maturité.

Ci-dessous, un lien très utile pour simuler vos combinaisons de spécialités et découvrir les perspectives de formations et de métiers qui s’offrent à vous.

http://www.horizons21.fr/

L’orientation en Terminale.

Dernière étape et non des moindres. C’est l’heure des choix et du bac… Double stress. Surtout dans un tel contexte.

Parcours SUP nous voilà…

Alors… que choisir ?

Université ? Comme 54 % des bacheliers ?

BTS ? 8%

BUT (ancien DUT) ? 9%

Écoles spécialisées ? 12%

Prépas ? 9%

Autres formations ou vie active ? 8%  

 

 L’onisep a sorti un nouveau numéro que je vous recommande vivement afin d’avoir des clés pour :
  1. Préparer son orientation
  2. Se repérer dans les filières
  3. Choisir son cursus dans un domaine
  4. Trouver l’établissement dans lequel s’inscrire

Plus de 300 pages pour bien s’informer !

Ci-dessous le lien vers un PDF des premières pages.

OBJECTIF-ETUDE-SUP-NUM

Quelques questions à se poser. 
  • Qu’est-ce qui m’intéresse ?
  • Quels sont mes projets personnels pour ma vie future ?
  • Et mes projets professionnels ?
  • Mes atouts, mes points faibles ?
  • Quelles sont les filières qui me correspondent ?
  • Quelles sont les formations accessibles avec mon bac ?
  • Quels domaines m’intéressent ?
Si tu as une idée de métier :
  • En quoi consiste-t-il ?
  • Me suis-je bien renseigné ? Ai-je bien considéré tous les aspects du métier ? Ne suis-je pas en train de le fantasmer ?
  • De quel diplôme ai-je besoin ?
  • Suis-je prêt à me donner les moyens pour aller vers ce métier qui me plaît ?
  • Quelles compétences sont nécessaires ?
  • Que va m’apporter ce métier ? En termes de salaire ? De contraintes ? D’ évolution de carrière ?

Voir les conseils aux parents en fin d’article.

 

Questions, angoisses d’ado et réponses.

L’impact de la crise sanitaire sur le psychisme des jeunes collégiens et lycéens.

Un article du monde datant du 18 janvier 2021 met en avant l’impact désastreux de nombreux facteurs sur le moral des jeunes.

“Crise sanitaire, réforme du lycée, nouveau baccalauréat, procédure Parcoursup pas encore totalement entrée dans les mœurs… « Tout se cumule cette année pour les jeunes de terminale. Résultat : certains sont totalement bloqués, n’arrivent pas à se projeter dans le futur. Beaucoup pleurent dans notre bureau », raconte Lydia Stupar-Deyrem, psyEN à Fécamp (Seine-Maritime), qui explique n’avoir « jamais vu autant d’élèves anxieux » quand à leur orientation depuis près de vingt ans qu’elle fait ce métier. Aux incertitudes de la réforme du lycée qu’ils étrennent s’ajoutent celles du calendrier et des modalités d’organisation du nouveau baccalauréat, sans cesse mouvantes.”

J’ai peur de ne pas faire le bon choix, de me tromper…

Le bon choix par rapport à quoi ? Tu as le droit de te tromper, car il existe des passerelles.

La vie est faites de choix permanents.

Peut-être auras-tu à te réorienter au cours de ta vie.

Vois-le de façon positive et non comme une chose négative.

C’est cela aussi grandir et gagner en autonomie.

Et l’essentiel c’est de ne pas rester seul dans tes questionnements.

Je ne sais pas encore tout à fait ce que je veux faire.

Et si tu apprenais à mieux te connaître ?

Pourquoi ne pas faire un travail sur tes goûts, tes valeurs ? Afin d’y voir plus clair.

Il est normal à cet âge de ne pas avoir de vision précise de son avenir.

Si tu ne te projettes pas dans un métier, tu peux déjà au moins savoir ce que tu attends de ta vie future.

Personne ne t’empêche de rêver.

Ensuite, donne-toi les moyens de réaliser tes rêves.

Fais-toi confiance.

L’avenir m’angoisse, me déprime … 

À moins d’être du genre hyper optimiste, je te comprends… vu la situation, difficile de visualiser un monde rassurant.

Mais pourquoi ne pas commencer par envisager le meilleur ?

Changer d’état d’esprit ?

Essaye de faire ce que tu peux au jour le jour sans trop penser à un avenir qui n’est pas encore là.

Comme tout être humain, tu as des qualités d’adaptation.  C’est aujourd’hui que tu peux commencer à développer des compétences qui te seront utiles pour ta vie future.

Se donner un objectif à court terme est déjà un moyen de combattre l’incertitude d’un avenir plus lointain.

J’ai pas assez de temps et trop de pression.

Sache que l’orientation c’est presque l’affaire d’une vie entière.

Ce que tu es aujourd’hui ne détermine pas ce que tu seras demain ou dans 30 ans !

Parce que tu vas t’enrichir au fil des expériences de vie et au fil des rencontres.

Par contre il faut prendre conscience que dans la vie, il y a des contraintes extérieures.

Car ce sont les choses qui ne dépendent pas de toi.

N’hésite pas à discuter de tes projets, informe-toi au maximum et va faire la sieste, oui, oui 😊 , le sommeil permet au cerveau de trier les informations, de prendre du recul…et de faire les bons choix au réveil !

ET surtout n’oublie pas : Le travail régulier et la persévérance finissent toujours par payer ! Donne-toi les moyens de tes ambitions !

 

 8 Clés pour accompagner son ado dans son parcours d’orientation.

  1. Ne pas projeter ses angoisses. C’est la première étape. Car l’angoisse est contagieuse…
  2. Ecouter. Cela semble assez évident. Mais êtes-vous sûr de bien écouter votre enfant, sans faire de projection ? Sans juger ? C’est le premier conseil. Votre ado veut faire un certain métier et vous n’êtes pas forcément pour ? Laissez le s’exprimer. Tentez de savoir ce qui lui plaît sans tout de suite imposer votre avis ou votre jugement.
  3. Rassurer. L’adolescent a besoin de savoir qu’il a votre soutien dans cette période difficile. Un soutien qui passe aussi par la recherche de solutions ensemble quand il y a des problèmes. C’est d’un parent Proactif dont il a besoin, et non pas Réactif.
  4. Faire confiance. La confiance est essentielle pour que la communication se fasse et que votre ado se sente reconnu en tant qu’individu et non pas juste le reflet d’un bulletin scolaire.
  5. Encourager. Votre ado doute de ses capacités ? Vous êtes là pour lui rappeler ses petites victoires. Oui, il est plein de ressources !
  6. Ne pas présenter l’orientation comme un choix définitif. On peut se tromper, on peut changer de voie…
  7. S’informer ensemble. Ensemble ne veut pas dire à la place de…
  8. Trouver la juste implication. Votre ado ne doit pas rester passif devant son orientation mais il ne faut pas que vous le laissiez gérer totalement seul non plus. Il pourrait choisir en fonction de mauvais critères. Par exemple, aller à l’université juste pour être avec ses copains. Choisir d’étudier une matière juste pour le plaisir de l’étudier sans forcément avoir de projet derrière.
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Prenez soin de vous et de vos proches.

Marie-Pierre Mas